Les opérations de fusion-acquisition demandent du courage et de la lucidité. Le repreneur doit savoir exactement ce qu’il achète pour ne pas perdre sa mise. Bien souvent, la vitrine semble belle. Toutefois, l’arrière-boutique cache des failles ou des dettes invisibles. Pour éviter le naufrage financier, il faut impérativement analyser les comptes et le fonctionnement interne en détail.
Analyser les finances pour déceler les risques cachés

L’étude minutieuse des livres comptables est fondamentale dans une procédure d’achat ou de reprise d’entreprise. Conduite par un expert-comptable, ce dernier regarde à la loupe chaque ligne du bilan pour trouver les erreurs ou les oublis volontaires. Il entame alors une due diligence financière pour valider la santé économique réelle de la cible visée.
Le spécialiste ne se contente pas de lire le résultat net. Il analyse la marge brute, le poids des charges fixes et la trésorerie disponible. Il vérifie aussi l’état du stock. Parfois, des marchandises dorment dans un hangar depuis des années et ne valent plus rien.
L’expert traque également les dettes fiscales ou sociales. Si le vendeur oublie de payer la TVA ou les cotisations, c’est l’acheteur qui paie la note plus tard. Une telle découverte permet souvent de revoir le prix de vente à la baisse. Faire appel à un cabinet externe offre un regard neutre. Cela permet de séparer le bon grain de l’ivraie. Le but consiste à payer le juste prix pour une structure viable.
Éplucher le volet juridique et le climat social
L’argent ne fait pas tout. Le cadre légal pèse aussi très lourd dans la balance. Pour ce faire, lisez chaque clause des contrats en vigueur au sein de la structure. Cela inclut les baux commerciaux pour les locaux, les accords avec les clients et les fournisseurs, etc. Perdre un contrat clé juste après la signature de la vente peut couler le navire.
Il importe aussi de vérifier la propriété intellectuelle. Le repreneur doit s’assurer que la marque, le logo ou les brevets appartiennent bien à la société et non au dirigeant sortant en son nom propre. Le volet humain réclame aussi une vigilance totale. Un fort taux de départ chez les salariés signale un malaise profond ou un mauvais management. C’est pourquoi la procédure exige de rencontrer les cadres clés pour sentir l’ambiance de travail. Si les talents partent, le savoir-faire disparaît avec eux.
L’audit social regarde aussi les litiges en cours. Un procès aux prud’hommes représente une dette future probable qu’il faut anticiper. Cette analyse juridique et sociale offre une carte précise des dangers potentiels.
Évaluer la maturité numérique et le potentiel de croissance
Le passé aide à comprendre l’histoire de la compagnie visée. Mais d’un autre côté, l’avenir prime pour réussir. L’acquéreur doit auditer le système informatique et les outils numériques en place. Des logiciels obsolètes ou lents freinent la productivité des équipes. Mettre à jour tout un parc informatique demande un budget conséquent qu’il faut prévoir avant de signer.
À l’inverse, une firme moderne et bien équipée offre un gain de temps immédiat et une meilleure rentabilité. La sécurité des données clients s’avère aussi vitale pour éviter le piratage. Ensuite, jugez la place de la firme sur son marché. Les produits se vendent-ils encore bien ? La concurrence devient-elle trop rude ?
L’audit stratégique révèle si l’affaire possède encore une marge de manœuvre pour grandir. Peut-être existe-t-il des synergies possibles avec vos propres activités. Cette étude éclaire le repreneur sur la stratégie à adopter pour les années à venir. Il sait alors s’il achète une mine d’or ou un puits sans fond.


