L’année prochaine, le secteur de la convention collective nationale 51 (CCN 51) s’apprête à connaître des changements significatifs avec l’augmentation de la valeur du point. Cette révision impactera directement les revenus des salariés, en particulier ceux des établissements de santé privés à but non lucratif. Pour les employés concernés, cette hausse s’annonce comme une bouffée d’oxygène dans un contexte économique tendu. Les gestionnaires d’établissements devront jongler avec des contraintes budgétaires accrues pour maintenir l’équilibre financier tout en répondant aux attentes de leur personnel.
Analyse de l’augmentation de la valeur du point CCN 51 en 2024
La Convention Collective Nationale (CCN) 51 structure chaque aspect du quotidien pour les salariés des établissements hospitaliers et des services d’aide à domicile. L’an prochain, la grille de salaire CCN51 s’apprête à évoluer : la valeur du point va augmenter, une réponse directe à la poussée de l’inflation et à la reconfiguration du secteur après la période COVID-19.
Les leviers de la revalorisation
Il existe plusieurs raisons qui expliquent ce nouveau souffle salarial :
- L’inflation fragilise le pouvoir d’achat, forçant un ajustement des salaires pour éviter une érosion trop brutale du niveau de vie.
- La crise sanitaire a profondément changé le secteur, avec des impacts durables sur les conditions de travail et la reconnaissance à travers les primes Covid.
L’ensemble de cette revalorisation repose sur une mécanique bien rodée, où la rémunération s’articule autour de différents éléments :
- Des échelons, pour marquer la marche professionnelle de chaque salarié
- Des primes, attribuées selon certains critères ou contextes
- Des indemnités, destinées à compenser des missions particulières ou des responsabilités accrues
Grille de salaire CCN51 : bien plus qu’un chiffre
La grille de salaire CCN51 ne se limite jamais à un simple montant ; elle s’ajuste en tenant compte de l’ancienneté, de l’expérience, de la formation suivie et du large spectre des compétences. Résultat : chaque fiche de paie traduit la réalité de terrain, alors que le secteur est en pleine mutation. Pour les établissements, la hausse du point soulève un défi de taille : il s’agit de continuer à garantir la qualité des services tout en absorbant de nouveaux coûts salariaux.
Impact sur les catégories professionnelles
La nouvelle valeur du point CCN 51 ne laisse personne indifférent, mais son effet varie selon les métiers. Aides-soignantes, infirmières, médecins des établissements privés à but non lucratif verront leur quotidien évoluer, avec des ajustements propres à chaque fonction. La révision de la grille vise à coller davantage aux spécificités de chaque profession.
Aides-soignantes
- La revalorisation prend acte de l’engagement des aides-soignantes, notamment révélé pendant la pandémie. C’est une manière tardive, mais concrète, de reconnaître leur rôle pivot.
- Leur implication et leur expérience sont davantage prises en compte, marquant une avancée notable sur le plan de la reconnaissance.
Infirmières
Pour les infirmières, l’ajustement de la grille s’attache à mieux refléter la complexité croissante de leur rôle, avec notamment :
- Des responsabilités amplifiées au fil du temps
- L’exigence de maintenir des compétences à jour, souvent par le biais de la formation régulière
- La nécessité de valoriser les spécialisations acquises au fil de leur carrière
Médecins
Les médecins du secteur privé associatif sont directement concernés par cette hausse du point. Outre la reconnaissance de l’expertise déployée lors des moments critiques, la révision doit intégrer plusieurs points :
- Leur qualification technique et médicale
- La réalité d’une charge de travail conséquente
- Leur implication dans la permanence des soins, indispensable au bon fonctionnement des structures
Plus qu’une hausse, ce réalignement des salaires est attendu comme une étape vers davantage d’équité, mais l’équilibre financier des établissements reste sous haute surveillance.
Pour les entreprises, quels ajustements prévoir ?
Cette revalorisation de la valeur du point en 2024 découle de longues discussions entre partenaires sociaux. La Fédération CFTC Santé Sociaux, la CGT, FO, SUD et AXESS sont arrivés à un compromis qui redessine les salaires dans le secteur. Jean-Benoît Dujol, à la direction de la DGCS, l’a rappelé lors de la Conférence Salariale : les collaborateurs restent le socle du système. Intégrer l’ancienneté, la formation et l’ensemble des compétences doit rendre la rémunération plus lisible et attractive, mais aussi plus fidèle à l’engagement quotidien.
Côté employeurs, ces évolutions annoncent des équations budgétaires plus serrées. Plusieurs pistes sont sur la table pour absorber cette hausse :
- Réorganiser le fonctionnement des établissements en visant une meilleure gestion des coûts
- Multiplier les sources de financement
- Mettre en avant la qualité de service pour séduire les patients et les usagers
L’après-Covid n’offre aucun répit : renforcer les primes et indemnités reste indispensable. Pour s’adapter, les établissements doivent :
- Proposer un accompagnement solide à leurs équipes
- Miser sur la formation et la valorisation régulière des compétences
- Créer un environnement où chaque professionnel trouve sa place et le sens de son engagement
Il n’y a pas de pause possible dans la transformation. Entre l’évolution du coût de la vie et l’inflation qui ne faiblit pas, la grille CCN51 devra continuer à évoluer pour que la reconnaissance du travail ne s’arrête pas à la fiche de paie. Reste à observer de quelle façon chaque établissement négociera ce tournant entre fidélisation, reconnaissance et équilibre financier.


